La puissance dramatique du plein air

L’édito de Stéphane Valensi, directeur artistique.

« La plongée du specta­teur dans la polyphonie complexe du plein air (soleil qui se cache, vent qui se lève, oiseaux qui s’envolent, bruits de la ville, courants de fraîcheur), restitue au drame la singularité miraculeuse d’un événement qui n’a lieu qu’une fois. »

Roland Barthes, Revue Théâtre Populaire, 1953.         

Un auteur, un territoire, un site…

Depuis plus de vingt ans, notre festival rend hommage au génie et au courage de Samuel Beckett, qui se réfugia à Roussillon pendant l’occupation en raison de son engagement dans la Résistance. Il permet de découvrir dans le cadre exceptionnel d’Ôkhra – écomusée de l’ocre des pièces de Samuel Beckett et d’auteurs contemporains, mais aussi d’échanger autour de son œuvre, d’assister à des lectures, et pour cette édition, à des projections de films. Ici, pour reprendre les mots de Barthes, tout est réuni pour éprouver « la puissance dramatique du plein air » et conférer à nos soirées une dimension exceptionnelle.

Cette année, la soirée d’ouverture du Festival se tiendra à la librairie Le Bleuet de Banon, la plus grande librairie indépendante en milieu rural, et nous nous en réjouissons ! Le 15 juillet, j’aurai le plaisir d’y présenter notre édition 2023. La soirée sera composée de deux temps forts : la présentation par Marie Iemma – Jejcic, de son très bel ouvrage, Le Métier d’être homme – Samuel Beckett, l’invention de soi-même (EME Editions 2021, coll. Lire en psychanalyse) et la lecture des derniers chapitres de Textes pour rien de Samuel Beckett par Frédéric Leidgens.

Le festival se poursuivra à Ôkhra – écomusée de l’ocre de Roussillon.

Le lundi 17 juillet, vous pourrez découvrir la très belle mise en scène de Fin de partie de Samuel Beckett,par Jacques Osinski, avec Denis Lavant, Frédéric Leidgens, Claudine Delvaux et Peter Bonke. Elle vient de remporter le Prix Laurent Terzieff décerné par le Syndicat de la critique théâtre, musique et danse.

Le lendemain, mardi 18 juillet, nous retrouverons Marie Iemma Jejcic qui dialoguera autour de son livre avec Nicolas Doutey, auteur et dramaturge (entre autres pour la mise en scène Alain Françon d’En attendant Godot). Le mercredi 19 juillet, nous aurons le plaisir d’accueillir, L’Augmentation de Georges Perec, dans la très belle mise en scène d’Anne-Laure Liégeois, avec Anne Girouard et Olivier Dutilloy.

Le jeudi 20 juillet, nous avons donné Carte blanche à Marin Karmitz qui a répondu à notre invitation et nous présentera trois de ses films : notamment Comédie d’après la pièce de Samuel Beckett, mais aussi Nuit noire Calcutta sur un scénario de Marguerite Duras et Étranger Résident autour de l’exposition de ses collections à la Maison Rouge / Paris. Trois films rares. Il évoquera son parcours et sa rencontre avec Samuel Beckett.

Du 16 au 20 juillet, Rufus nous conviera à découvrir son spectacle, Les mots sont des trous dans le silence, chaque matin au lever du jour au cœur du village de Roussillon. En anglais ce texte de Beckett s’appelle « l’intraduisible », en français il s’appelle « l’innommable », l’impossible à nommer. Un rendez-vous confidentiel, pour partager « le secret de Sam et de toute son œuvre ». Et toujours pendant toute la durée du festival, l’exposition de clichés emblématiques que le célèbre photographe-reporter, Roger Pic, a légués à la Maison Samuel Beckett.

Et enfin, une nouveauté, nous proposons avant le festival des ateliers-théâtre aux Médiathèques de la Communauté de Communes Pays d’Apt Lubéron.

Une édition du Festival Beckett élargie (temps, espace), avec une programmation diversifiée, que nous sommes fiers de partager avec vous.

> Parcours de Stéphane Valensi, directeur artistique
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